Qui, enfant, n’a jamais rêvé de parcourir d’infinis couloirs souterrains à la recherche d’on ne sait quel trésor ou histoires oubliées ? L’Homme a toujours perçu le souterrain comme source de légendes ou antre du Diable. Toute personne ayant l’audace de s’y aventurer serait immédiatement suspecte d'être membre d'une sombre organisation de conspirateurs sataniques. Pourtant, l’univers souterrain regorge de nombreuses ressources utilisées depuis des millénaires. En premier lieu, la pierre. Que ce soit le calcaire, le gypse, le marbre, ou encore le grès, le précieux matériau de construction se cache sous une couche de sédiments divers tels que sable, glaise, argile ou marnes. Les collines et les montagnes sont percées jusqu'à leurs entrailles par des galeries formant quelquefois d’imposantes cathédrales souterraines. Le territoire français regorge de telles cavités, vidées de leur pierre par l'essor économique. La découverte se fait au prix d'efforts : trouver l'accès à travers les ronces, ramper, marcher longuement, traverser d'immenses lacs, pour sauvegarder cette petite Histoire menacée de disparaître sous le béton de divers projets d'urbanisme. Ces grands souterrains, de la petite galerie aux immenses volumes, sont les témoins de notre Histoire industrielle. Entre ces arches, murs maçonnés et piliers de la forme la plus incongrue, se dissimulent des tonnes d'objets : wagonnets ou haveuses et des choses du quotidien telles que bouteilles, arrosoirs, même automobiles, rongés par l'humidité et le temps. On y retrouve les vestiges de transformation des lieux : champignonnières, abris de défense passive, ou bases militaires autrefois tenues secrètes. Ces espaces sont devenus mon havre de paix, univers mystérieux, source d’inspiration. C'est le musée souterrain, refuge d'un imaginaire archéologique mystérieux, qui concrétise les rêves d'enfant.
Projet de fin d'études, 2009 à 2014